mercredi 26 mai 2010
Deux mamans ou deux papas - est-ce suffisant?
lundi 5 avril 2010
Être prêtre est-ce une évasion de responsabilités et de la vie?
On m’a dit récemment que je vis parfois dans un monde complètement différent de celui dans lequel vivent les gens ordinaires, ceux qui ont des familles, ont une job avec un boss que trop souvent ils n’aiment pas – ni la boss ni la job – et se sentent donc quincés entre les responsabilités et sont en quête d’un peu d’appréciation, de respect, et d’amour pour qui ils ou elles sont et non juste pour ce qu’elles ou qu’ils peuvent faire pour les autres.
En tant que prêtre je n’ai pas à m’occuper d’une famille tous les jours de l’année sans répit. C’est vrai, quoi que je participe à m’occuper avec ma sœur de nos parents âgés. Toutefois, si je n’ai pas ma propre famille – épouse et enfants – dont m’occuper tous les jours, j’ai néanmoins tous les membres de la famille ecclésiale, qui se nombrent dans les presque 2,000 qui viennent au moins une fois par mois à l’église en raison d’environ 1200 chaque dimanche. À tout moment les unes, les uns ou les autres viennent jaser ou demander un service quelconque. Parfois il y a les urgences.
Je n’ai pas à parcourir plein d’activités avec mes propres enfants, mais j’ai tous les soirs de la semaine des rencontres d’équipes, de conseils, et groupes, ou des rendez-vous divers. Toutes ces rencontres nécessitent un temps de préparation et un autre temps de suivis. J’ai à garder à l’esprit toutes les questions soulevées en ces réunions et le poids de responsabilité pour le progrès de ces questions et de la bonne marche de la vie de la communauté de foi qui se rassemble ici.
Il est vrai que je n’ai pas à préparer mes propres repas, sauf le déjeuner, et je n’ai qu’à manger le dîner qui m’est servi du lundi au vendredi, et me faire réchauffer les autres repas, à part les congés et absences de la ménagère qui nous sert aussi de cuisinière. Par contre, j’ai à préparer et à servir à la communauté de foi les repas spirituels des Messes que j’ai à présider en semaine et chaque fin de semaine ainsi que les homélies que j’ai à leur livrer.
Chacune des 4 liturgies le dimanche ne dure qu’une heure ou plus et en semaine moins d’une heure, sans compter funérailles et mariages. Cet effort me coûte cher d’énergie psychique, émotive, et même physique. Ce n’est pas pour moi l’expérience agréable ou reposante que peuvent en faire les fidèles. Si les jeunes parents ont à s’occuper de leurs jeunes enfants durant la Messe, pour ma part j’ai à m’occuper de tous ces gens, jeunes, enfants, et adultes qui participent à confectionner chaque Messe et qui ont besoin de se faire orchestrer et de recevoir une formation continue.
Si les époux et parents doivent en fin de semaine faire les emplettes et plein de commissions pour la bonne marche de leur foyer et de leur famille, pour ma part je n’ai que 36 heures de congé par semaine, quand cette journée n’est pas interrompue par les funérailles. Je dois y trouver le temps de m’occuper de toutes mes affaires personnelles et familiales.
Il est tout aussi vrai que je ne lave pas ma propre toilette et ne fais pas ma propre lessive, sauf durant les congés ou absences de la ménagère. Toutefois, j’ai à porter et partager le fardeau de la bonne marche et administration des immeubles, des équipements, des accessoires, de la sécurité, de l’entretien, et des moyens de communication de la Paroisse. Même s’il y a des personnes, soit les membres du personnel, soit des membres de la Paroisse bénévoles qui s’en occupent en semaine, le soir et en fin de semaine, le fardeau retombe sur la personne qui est là, c’est-à-dire le curé.
Je n’ai pas à me préoccuper du financement d’un domicile familial, mais je n’ai pas non plus l’asile que fournit une résidence personnelle, et je dois composer avec les inconvénients certains de devoir demeurer au lieu de mon travail. Je ne peux jamais m’en éloigner sauf en le quittant, mais en quittant par le fait même mon seul chez moi. S’il y a des prêtres qui ont fait le choix de se procurer et de demeurer dans leur propre chez eux – maison, condo, appartement – c’est souvent avec l’aide de leur famille, avec un emploi plus rémunérateur qu’en paroisse, ou un emploi supplémentaire. Je n’ai jamais été en mesure de me payer une résidence.
Les gens en ville peuvent poser un choix sur leur mode de transport, soit en commun soit en se payant une voiture neuve ou usagée. En 27 ans je n’ai jamais eu le choix, devant toujours fournir une voiture pour mon travail, sans pour autant touchant quelque somme que ce soit pour compenser les dépenses occasionnées par l’opération d’un véhicule. La seule compensation a été de pouvoir jouïr du remboursement d’une fraction de ces dépenses par mon rapport d’impôt annuel. Pour ce qui est des revenus, toute personne qui travaille en Église – clergé ou laïcat – doit composer avec un salaire beaucoup moindre de ce que cette même personne pourrait toucher sur le marché du travail. Quand j’ai travaillé brièvement en milieu de la santé le salaire et les bénéfices valaient le double de ce qui est couramment offert en paroisse.
Le fait de ne pas avoir une épouse ni mes propres enfants semble me libérer de tous les drames quotidiens qu’ont à vivre et parfois subir les gens mariés. Le curé que je suis n’échappe en rien pour autant toute l’intensité des drames de la vie familiale. Au contraire, si vérité doit être dite, le curé est appelé à vivre une plus grande variété et quantité de drames humains, et beaucoup plus rapidement. À tout instant je suis appelé à y plonger entièrement sans souci pour mon propre confort ; afin de pouvoir être pour chacun de ces gens le pasteur, le père spirituel dont ils ont besoin et auquel ils sont en droit de s’attendre, compte tenu de l’amour que Jésus leur promet et leur offre dans la personne du prêtre.
À bien y penser, il serait tout à fait inutile de comparer la vie de personne mariée et du parent à celle du prêtre et du curé. Inutile également de tenter d’y voir une compétition quelconque pour la sympathie ou l’appréciation de la société ou des gens, ni au chapitre de ce que chaque personne doit y investir pour satisfaire aux attentes des gens qu’on prend à charge.
Les deux modes de vie sont à vrai dire et en toute vérité complémentaires, l’un enrichissant l’autre, et les deux enrichissant la société toute entière. On ne trouve pas plus de refuge dans la vie de célibataire consacré que dans la vie mariée et parentale. Il faut être une personne humaine qui n’a pas froid aux yeux pour tenter l’une aussi bien que l’autre. On ne réussit pas plus à l’une qu’à l’autre sans y mettre le plein prix de l’engagement total et entier de tout son être, de tout son cœur, de toutes ses forces et de toute son énergie, de toute son âme, et de toute sa destinée.
On ne vie pas une vie humaine à moitié – on la vie à plein ou pas du tout – on devient une personne pleinement humaine justement dans le vif de l’action qui exige d’un moment à l’autre, à la journée et à la semaine longue, et pour toute sa vie un engagement total. C’est précisément le prix très élevé de cet engagement continu qui fait de la vie aussi bien pour le célibataire consacré et le pasteur que pour l’époux et l’épouse et le parent une si grande aventure, et une aventure qui fait développer en nous tout le potentiel qui autrement demeurerait au sec mais sans son déploiement vital. Nous serions alors ambulants mais morts, sans vie, comme des graines jamais jetées en terre.
Puisse l’Esprit Saint de Dieu raviver en nous tous le feu premier de notre choix de jeune adulte de vivre pleinement notre vie. Que l’Esprit Saint de Dieu mette au cœur et à l’esprit de chacun et chacune de nos jeunes le goût de vivre la grande aventure humaine qui ne peut passer que par une vie d’engagement au service des autres par le renoncement de son propre confort et de ses propres préférences dans le très concret quotidien de la vie de tous les jours en compagnie de toutes ces personnes que le Bon Dieu veut bien nous confier.
Ce n’est pas que le renoncement de soi nous définit une vie sans plaisir, terne et sans joie. Au contraire, le renoncement de soi est la monnaie quotidienne sans quoi notre amour ne peut être à la fois purifié et dépouillé de tout ce qui cherche à prendre et à conserver pour soi ; afin que notre amour connaisse une maturité, une croissance, et une expansion apte à porter du fruit qui donne vie et joie à tout venant – commençant avec les personnes dont nous sommes responsables – et à la fois nous rend la satisfaction et la joie d’un travail bien fait et d’un chef d’œuvre d’amour vivifiant.
vendredi 23 octobre 2009
Le péché contre l'Esprit Saint
Le péché contre l'Esprit Saint est en quelque sorte un tel mépris pour Dieu - soit qu'Il existe mais qu'on n'aime pas sa manière de faire les choses, soit qu'Il n'existe pas du tout à nos yeux - qu'Il est en quelque sorte impuissant à faire quoi que ce soit en nous.
Ce n'est pas que Dieu alors refuse de pardonner ou est incapable de pardonner. Quand le Fils dans son humanité, Jésus, a offert sa vie et répandu tout son sang sur le chemin et sur la croix, Dieu ne pouvait en faire plus. Il a tout donné en se donnant Lui-même. Le pardon de Dieu est donc disponible à tous, comme Dieu fait tomber la pluie sur les injustes comme sur les justes.
Celui qui pêche contre l'Esprit Saint rend le pardon de Jésus et donc de Dieu son Père inefficace pour lui. Si je refuse de pardonner quelqu'un, je ferme la porte de mon coeur. Une fois fermée, cette porte ne peut plus admettre non plus le pardon que j'aurais pu recevoir des autres ou de Dieu. Dieu ne s'impose pas à celui qui a endurci son coeur, mais Il continuera de chercher des moyens, de laisser les événements de la vie, pour briser ce coeur, de le pénétrer de sa miséricorde.
Il est possible à l'être humain de Lui résister jusqu'à la fin, et alors c'est l'enfer, autrement cet être misérable empoisonnerait même le Paradis et le transformerait en Enfers. Dieu ne peut le permettre en raison de son amour équitable pour tous.
Aussi, toute personne qui a du mépris pour l'Église, tout en croyant qu'il aime Dieu, se trompe sérieusement. Aussi justifiable qu'on peut le penser de mépriser l'Église, remplie comme elle est d'êtres humains pécheurs, elle demeure l'Épouse du Christ. Il l'a aimé jusqu'à verser son sang pour la purifier et la sauver et l'unir à Lui. Qui méprise l'Église Épouse du Christ méprise le Christ. Il a dit aux apôtres "Qui vous rejette me rejette, et il rejette Celui qui m'a envoyé." Il a aussi enseigné "Quoi que vous fassiez au plus petit de mes frères, vous le faites à moi."
Tout parent le comprends. Quand on fait du mal à ses enfants, ce mal nous fend le coeur. Il en est ainsi pour Dieu à l'égard de nous tous et chacun, chacune. Pécher ou blasphémer contre l'Esprit Saint c'est en effet rendre vain ou inefficace en soi-même le pardon de Dieu, le sang versé de Jésus, la puissance régénératrice de l'Amour de Dieu qu'est l'Esprit Saint. On offense l'Esprit Saint quand on refuse de Lui laisser faire ce qu'Il ou Elle veut faire en nous....
Voici encore quelques liens intéressants:
Le blasphème contre l'Esprit Saint - point de vue Catholique chrétien....
Qu'est-ce que le "péché impardonnable?" - point de vue d'autres chrétiens....
mardi 20 octobre 2009
Jésus marcha parmi nous pendant quelques heures en la personne du Cardinal Jean-Claude Turcotte
Après la Consécration de l’Autel et de l’Église, où allons-nous ?
Now that our Altar and Church have been consecrated, where are we going?
La Consécration a été un moment marquant et déterminant pour moi, un moment décisif, et une grande et profonde grâce. At first, I was just overwhelmed by it all as the time of preparation gave way to the experience and the press of people, many of whom had the jitters and passed them on to me by asking me last minute questions. Si ce n’eut été du Cardinal, je n’aurais pas pensé à demander à Bishop Bob de faire sa part dans le texte et faire la bénédiction et l’envoi des enfants après le Notre Père.
Was it not amazing how the faithful who attended the Consecration Liturgy soaked up the Archbishop’s presence like people in the desert when they come upon fresh water in an oasis? Naturally, as I explained to a number of parishioners – I will write a reflection on this for either the website or bulletin or both – Cardinal Turcotte is our Archbishop, our chief Pastor. He has what is called the fullness of the Sacrament of Holy Orders, ordained three times; deacon, priest, and bishop. In addition, he was personally chosen by Pope John Paul II to be our Archbishop and shepherd the Church of Montreal.
When an Archbishop walks among the people – especially if he is a humble man of prayer and conscientious in manifesting pastoral charity to all whom he meets – it is much as when the Pope walks among the people. These men, personally chosen by Jesus through no merit of their own, are the poor instruments Jesus is pleased to use in order to continue his walk among us until the end of time. That is why people – even atheists – inexplicably melt into tears when the Pope passes by them, and they feel compelled to follow him: Jesus has touched them as Elijah touched Elisha, as Jesus himself touched throngs of individuals as He walked the roads of Palestine. This is what Holy Orders is, in three degrees.
Il en va donc de même avec notre Archevêque, et bienheureux ceux et celles qui se sont déplacés pour le recevoir et participer à cette Liturgie Sacrée qu’il nous a fait la grâce de présider. Nous avons été touchés par Jésus Lui-même, qui en toute génération se donne du mal pour choisir de pauvres instruments humains pour en faire ses représentants, Lui l’Époux de son Épouse l’Église, que nous sommes tous ensemble. Naturellement, cela aide que Monsieur le Cardinal Jean-Claude fait des efforts pour correspondre à cet appel qu’il a reçu du Seigneur. Avant même de venir, il s’informe de nous, il relève tous ce qu’il a observé de nous au fil des ans, même à distance, et il a beaucoup prié pour nous. Donc, à son arrivé, il avait déjà été précédé par la grâce de la sollicitude du Seigneur pour nous.
It was his smile, his demeanour, his warmth in word and gesture – like waving to the children in the choir in front of him – that demonstrated his joy at being among us like an unspoken or non-verbal “word” expressing the truth of who we are, all together, in God’s eyes, the redeemed and beautiful Bride of Christ Jesus, his Beloved Son. These are only some of the reasons why we responded so readily to the presence and service of our dear Archbishop during the few hours he spent with us. In him, Jesus walked among us in a personal way for a few hours, despite – no I dare say precisely because of – the Cardinal’s human frailty, unique character, approaching age and fragility, in short, all that makes him so human and sympathetic.
En tant que communauté paroissiale de foi, nous avons été ravivés et rappelés à notre vocation de cellule de l’Église universelle, comme l’Église domestique qu’est toute famille, et renouvelés dans notre participation à la mission que Jésus avait été envoyé par le Père pour commencer et confier à des êtres pécheurs et fragiles, mais pardonnés, sauvés, relevés, transformés, et envoyés dans le monde. Relisez l’homélie de notre Archevêque sur mon site web ou celui de la Paroisse, et notez ses dernières paroles.
So as a Parish we have been refreshed and recalled to our vocation as a cell of the universal Church, like every family which is a domestic Church, and we have been also renewed in our participation in the mission which the Father sent Jesus to begin and entrust to sinful and fragile human beings, whom He forgave, saved, lifted up, transformed, and sent out into the world. Reread the Cardinal’s homily on my website or that of the Parish and note in particular his last words.